Mi primer libro

Cuatro pasos hacia Dios. Resumen: “Un libro que toca los límites filosófico-teológicos (sin pretender ser su autor un filósofo ni un teólogo tampoco), porque contiene entre sus líneas preguntas como: ¿Por qué dudar es, según unos- y constituyen una mayoría- matar a la fe?; ¿Si el mensaje de Cristo ha sido dirigido a la humanidad, por qué el Cristianismo no puede ser realmente una unidad compacta?; ¿Qué tesoro esconde la verdadera humildad? Y por último ¿Cuál es el sentido del perdón? No es un documento que pretende traer soluciones, o mejor dicho respuestas a ciertos problemas de interpretación de la vida cristiana, sino que quiere abrir un nuevo camino al diálogo- repetitivo pero muy necesario- entre hijos de una misma familia, la de Dios por Cristo, pasando primero por el monólogo. Porque el problema magno no reside en la diferencia entre nosotros, sino en no conocernos bastante”.

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Les caprices d’une rose

Lorsqu’elle a vu le jour dans mon jardin,

Où les épines étouffaient les bons grains

Où la tristesse était le réveil matin,

La vie du printemps touchait à sa fin.

Tout espoir était noyé dans l’amertume

De ma gorge remontait le goût du bitume

Dont l’odeur m’étouffe, dont la sale écume

Dépeint mes lèvres, dont les venins, mon cœur inhume.

C’était le matin d’un voyage nouveau

Pour elle  le jour semblait beau.

Pour une fois les mélodies des oiseaux

Résonnaient de la joie en écho.

Elle montrait son bourgeon au soleil

Qui, déjà assoiffé de merveille,

Scintillait d’une lueur sans pareille

Et de son trône là haut, émerveille.

Elle grandissait et étalait ses pétales,

Rouges comme l’amour qui régale,

Vif, tel un sourire qui emballe,

Débordant  leur parfum nuptial.

Ce voyage n’allait durer longtemps

Il allait prendre fin au crépuscule. Pourtant

Le jour de cette rose équivaut à mille ans

Car l’espoir était né de son corps desséchant.

Ne pleure pas mon jardin : cette mort donne vie.

Sous les herbes de ton corps qui sourit

C’est la sève de cette fleur qui te remédie,

C’est son envie d’aimer sous ta peau qui fleurit.

Elle savait que ça allait se passer

Qu’à l’aube de la nuit elle allait tomber

Et pourtant elle n’a pas reculé…

Je n’ai même pas eu le temps de l’aimer.

Que personne n’oublie ton désir

Que le témoigne le son de la lyre

Qu’il soit l’objet de ma plume en délire

Qu’il soit l’empreinte des jours à venir.

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Etoile du malheur

La nuit est très jeune mais aussi très pale. La clarté de l’unique étoile au rendez-vous est à peine visible. Le vent glacial et morose apporte le deuil. Le deuil d’un amour en agonie depuis des jours. J’ai l’impression de revivre une scène tragique dans laquelle je m’incorpore au protagoniste. Sa douleur est mienne. Elle m’appartient plus qu’à lui. Je le vois qui pleure dans ma tête et je sens une rivière de larmes couler sur mes joues. Je l’entends crier et ma gorge se noue. Il cherche quelqu’un contre tout espoir de le trouver mais il ne perd pas patience. Il cour après lui au beau milieu de nulle part ; il se heurte contre une pierre et mes orteils rendent l’âme. Il s’allonge sur le sol sur le poids de la fatigue, moi je ne sens plus mes jambes.

L’étoile, devenue plus claire, me tire de ma rêverie. C’est la même qui était là le soir de notre dernier baiser. Tu m’avais dit, en la voyant : «C’est l’étoile de vérité. Embrassons-nous en sa présence afin qu’elle confirme notre amour».  Et bien elle n’a rien confirmé. Elle a tout détruit. Je la déteste comme je déteste la nuit. La nuit ressemble à une tombe et elle, la croix qui lui sert d’ornement. Maman me disait, quand j’étais petit, que certains anges rebelles, une fois chassés du paradis, ont élu pour demeure quelques étoiles parmi les plus luisantes afin que, depuis la haut, ils conduisent à la perdition les plus fervents serviteurs de notre Créateur. Ils savent que nous aimons admirer le Ciel et tout ce qu’il contient. Le meilleur moyen d’y parvenir est de semer la haine dans des cœurs qui s’aiment. Ces démons sont des ennemis des âmes qui s’unissent à la noble cause du salut en tissant des liens d’amour. Ils ont réussi à générer une faussé entre toi et moi. Mais je la réduirai en simple fissure. Je partirai à ta recherche et je trouverai un moyen de te récupérer. Je saurai de conserver et te protéger. S’il faut t’enfermer dans un cachaud contre tous regard et désirs érotiques qui ne soient pas miens, je t’offrirai mon cœur à nouveau; il sera ta douce prison. Tu y trouveras les fleurs que tu as plantées à chaque sourire que tu me faisais : des roses, des jasmins, des lavandes, lis blancs et des amarantes. Mes yeux seront des luminaires qui te serviront de sentinelle. Tu n’auras que ces deux-là. Car ils ne sont pas habités de mauvais désirs ni de démons. Ils ne sont pas brulés par les flammes de l’enfer. Ces reflets de mon âme sont embrasés pas les flammes de la douce passion et sont habités par l’amour qui me rend malade de toi.

Regarde comme elle grandit de plus en plus cette satanée étoile ! On dirait qu’elle lit dans mes pensées et qu’elle essaie de m’effrayer. Je n’ai pas peur de toi démon! Je te déteste tu entends ? Je te déteste. Tu as réduit ma vie avec Violette en cendre. Tu as alimenté de mauvaise idée ma belle déesse ; par ta jalousie, par ton orgueil, tu as réussi à la faire fuir loin de moi. Mais ne t’en fais pas, notre histoire renaîtra. Je saurai la retrouver. Je me prosternerai à ses pieds, je dissiperai toute fatigue qui habite son corps -à cause de ce pèlerinage qui lui a transporté hors de portée de ma tendresse- par des baisers d’ivresse. Je laverai ses pieds de mes larmes pour les purifier des souillures de cette longue marche. Et je la ramènerai en la tenant dans mes bras de peur qu’elle ne se heurte contre des pierres qui transportent ta malédiction. Elle m’aime encore je le sais. Elle a aussi besoin de moi. Nos êtres se réclament, malgré la distance. Nous te vaincrons au nom de cette flamme qui nous habite, étoile du malheur ! Tu ne croiseras plus nos chemins.

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Il pleut aux creux de mes yeux (extrait)

Il pleut très fort aux creux de mes yeux,
Ma gorge, mon cœur et mon âme se nouent
Mes rêves, devant moi me tiennent plus debout,
Je souffre, je  crains de mourir malheureux.

Les gens qui m’entourent ne me voient pas,
Prisonniers de leurs murs de défense,
Ils avancent à grand pas vers la démence,
Je crie: ” alertes!” mais ils ne m’écoutent pas.

Je suis seul dans ce monde plein de mondes,
Ou les yeux sont rivés vers l’horizon,
Et les lèvres  chantent l’égoïsme comme chanson
Invoquant le soleil par un culte immonde.

Il s’est vu dépourvu de sa splendeur,
Il n’existe plus en lui l’envie de réchauffer
L’océan. A quoi lui sert-il d’éclairer
Cette  mer porteuse de douleur?

Il pleut encore aux creux de mes yeux
Mon sang se déverse à chaque cri d’un enfant
Humilié, maltraité, violé, se mélangeant avec le vent
Pour s’envoler vers Papa Dieu.

Le sourire se dissipe sur les lèvres des petits,
Plus de bras, plus d’épaules, plus de sourire aux lèvres,
Jadis remèdes efficaces à leurs fièvres,
Aujourd’hui plus grands objets de leurs envies.

Mon âme  se trouve prisonnier du désir
De  vouloir tout changer, moi une île
Caressée par l’haleine de ce vent débile
Qui ne cesse d’expirer son déplaisir.

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Journée noire

Il est huit heures du matin, je décide finalement de rentrer sous ce toit qui dégage cette odeur de jasmin mort à force d`espérer un baiser d`eau vive. Tout n`est pas bien dans ma tête, ni dans mon cœur. J`ai peine à regarder le lit. Il est tellement bien fait ! On dirait une tombe. Il n`a pas soutenu mon poids depuis que tu es partie. Après tout à quoi ça sert ? Moi et le sommeil nous ne passons pas le même chemin. Je préfère passer des heures à regarder les étoiles durant la tombée de la nuit que de chercher ta silhouette dans la pénombre de la maison. Je préfère passer des longs moments à te courir après dans ma mémoire que de m`envelopper seul avec notre draps favori. Je me sens tellement étrange dans cet endroit que j’ai l’impression d’y être planté comme par miracle. Maintenant je commence à comprendre pourquoi les séparations conduisent aux suicides parfois. Je me sens dépouillé de mon sang. La Terre tourne plus vite avec moi. Je perds la notion du temps.

Je me tiens debout devant ce lit en pensant à toi Violette. C’est drôle, comme je sens ta présence. Tu as hanté la maison. Elle chante ton nom sans cesse à mon oreille. Elle chante qu’elle est morte sans toi. Que  je suis mort sans toi.

Il est bientôt midi et tout est noire là dedans. Les rayons du Soleil refusent de visiter cet endroit. Peut être qu’ils ont peur de la tristesse qui dirige en qualité de maitresse ce lieu en trainant derrière elle le carrosse de l’au-delà. Je viens de passer quatre heures à te deviner sous le drap. Je perds la boule. Je n’arrive pas à accepter ça. Dis-moi que c’est un jeu Violette, dis-moi que tu es là, que tu t’étais cachée. Serais tu capable de m’abandonner pour toujours mon amour? Sors de ta cachette mon bébé, fais moi croire que j’étais en train de rêver. Viens me dire que c’était une nuit rempli de cauchemar…

La noirceur devient plus épaisse. On dirait qu’il va pleuvoir. J’en profiterai pour noyer mon chagrin, comme quand j’étais petit et qu’après avoir reçu une bastonnade de papa je me mettais sous la pluie. Son contact avec ma peau me permettait de ne plus sentir la douleur. Il pleuvait souvent dans cette région. Je sais que tu n’es pas née ici, mais je suppose que ça a du être aussi ton passe temps  comme tout enfant.

Ça y est, il commence à pleuvoir. Le clapotement des gouttes d’eau sur le toit résonne si fort dans mon cœur que j’ai l’impression qu’il est vide. En effet il n’a plus rien sans toi. Tu es partie avec tout, même avec le sang qui l’alimentait. O Violette, combien je souffre !

J’essaie de faire le vide du “vide” sous la pluie. A chaque fois que je lève les yeux vers le ciel gris, je vois ton visage qui esquisse mon sourire favori. Tu es partout Voilette : dans ma tête, dans le ciel, dans les goutes d’eau qui me lapident, dans le vent ; pourtant tu n’es pas à mes côtés. Que fais-tu là où tu es ? Serais tu déjà avec quelqu’un d’autre ? Le laisses tu dérober l’éclat de tes perles quand il s’echappe de la barriere de tes lèvres comme moi ? Ces pensées me font peur. Elles t’éloignent de moi.

La chanson de Jacques Brel : “Ne me quitte pas”, résonne dans ma tête. Je tressaille sous la beauté de cette strophe qui commence ainsi : “moi je t’offrirai des perles de pluie venues des pays où il ne pleut pas”. C’est fou de se rendre compte de ce qu’on peut dire au nom de l’amour. Il nous tient captif. Il controle nos discours. Il nous enleve vers les sommets les plus glorieux et après il nous abandonne. Dans sa peine le chanteur promet des perles de pluie, moi je te promets l’Univers. Je divague parce que je suis amoureux, éperdument amoureux. Je suis sur le sommet avec mon cœur désseché dans les mains. Ce cœur qui jadis scintillait de vie et de joie sous les flèches de Cupidon parce que tu étais reine de son royaume. O mon émeraude tombée de la bague de Dieu, que vais je faire sans toi ? Que sera la vie sans toi ? Que sera ma vie sans toi ?

Le ciel a cessé de pleurer mais sur son visage on peut lire de la souffrance. Peut être qu’il éprouve le même sentiment que moi… Peut être que ton rituel quotidien qui consistait à le bénir par ton regard et ton sourire était la seule chose qui donnait lumière à ses jours. La nature est dans une si parfaite harmonie que le bonheur, la beauté, l’extension, la reproduction d’une créature ainsi que son malheur, sa laideur et son extinction ont des repercution sur les autres. Le ciel et moi  nous souffrons ton départ. Il a perdu son bleu et moi, mon horizon.

Encore une journéee qui rend l’âme sans ta silhouette qui se dessine au loin. Les oiseaux cherchent leurs nids, le chant funèbre de la nuit se fait auditionner et rien de nouveau de toi, Violette. Rien! Tout est calme. Le silence est si lourd qu’il me fait mal. Mes yeux supplient en vain le soleil de ne pas se coucher, mais il ne peut pas rester une minute de plus. Son lit nuptial lui manque et sa déesse la Lune l’attend. Je me reppalle de cette histoire que tu m’avais racontée sur la Lune qui un, jour sans attendre la rentrée de son époux parce qu’elle le soupçonnait d’avoir une concubine, s’est enfuie. Depuis quelques jours il rentrait plus tard que d’habitude et un peu plus atigué, ce qui a eu pour effet d’aiguiser la curiosité de sa femme qui décida de lui faire une surprise. Elle a devancé le crépuscule pour confirmer que son amour lui trompait. Il a découvert sa cachette et vu ce qu’il manigançait : il cueillait des poussières d’arc-en-ciel avec lesquelles il sculptait une fleur dont les petales, sous le reflet de son éclat, rayonnaient de mille couleurs. Elle decida de lui laisser sans rien dire, envahit par le chagrin de savoir qu’elle a une concurente.  Le firmament souffrit beaucoup de cette peine parce qu’elle ne pouvait lui gratiffier de sa lumière argentée. Les étoiles vinrent se réfugier à ses  pieds pour la consoler, ce fut sans resultat. Ce fut un enfer pour les deux: le roi Soleil avait perdu sa chaleur et pleurait le départ de sa belle épouse. Le cri de ce bel homme fut emproté par les vents vers  sa bien aimée qui, malgré son amertume se senti interpelée par son désespoir. Elle envoie un de ses messagers se renseigner de ce qui peut causer tant de peine à ce souffrant, ignorant qu’il s’agit de son mari puisqu’elle ne l’a jamais vu verser des larmes et gémir de chagrin. Lorsque ce dernier revint, il lui annonce que c’est son mari qui pleure son abscence et qu’il refuse même de prediser le jour car il ne peut plus rien rechauffer. Elle se disait que c’était bien, que ça lui apprendra à ne plus la tromper quand ce messager enchainat que ce qui afflige de plus sa majesté c’est une surprise qu’il preparait à sa bien aimée la reine Lune le jour de son départ. Elle se senti coupable se souvenant de la fleur. Pour être sûre de ce qu’elle pense, elle somme son envoyé à lui donner plus de détails et il lui decrit le présent qui est en était une fleur aux mille éclats. Sa peine se converti en allégresse. Elle pri le chemin du retour chez elle. Elle accourt aux pieds de son autre moitié pour lui demander pardon lui expliquant ce qui fut à l’origine de ce malentendu. Mais le roi dans son immense amour à son egard, lui prit dans ses bras tout en l’embrassant. Ce fut la fête ce jour là. Les jasmins chantèrent en cœur les plus beaux hymnes à l’amour. Pour la première fois ses amoureux ont traversé l’azur ensemble, main dans la main.    

C’était notre histoire préférée. On s’identifiait à l’un de ces personnages tout en se disant qu’on ne se quittera jamais. Aujourd’hui tu n’es pas là et mes cris te cherchent partout. Ils espèrent que ton messager passe par ici pour qu’il aille  te dire  combien ton abscence me tue. Mes jours sont sans chaleur sans toi.  Mes jasmins sont au bord de l’abime : je ne sais pas comment les parler comme tu le faisais. Tout est noir sans toi : ma vie, mon horizon et même mes journées. Violette, reviendras tu pour redonner saveur à mon existence ? C’est drôle, je ne sais pas quel saint invoquer ni quel dieu je dois prier pour qu’il te ramène à moi. Je ne sais pas comment trouver des ailes pour voler vers toi. Je ne sais pas comment remonter le temps, ni comment effacer les mémoires pour envoyer dans l’oublie cette partie de notre histoire. Je sais seulement une chose mon amour : que le jour s’achève une fois de plus et que l’idée me vient, une fois de plus, que je ne te reverrai jamais…

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Pose ta main

Pose ta main sur mon cœur.

Entends-tu ces pas de danse ?

Comprends-tu cette cadence

Qui naît au rythme de ma douleur ?

C’est la joie s’annonce dans ce coin

Où le culte te tient comme prêtresse,

Où les chants ne sont que d’allégresse

Où l’amour comme messie est oint.

Pose ta main sur mes lèvres.

Laisse tes doigts décoder

De cette brise sucrée

Le message de la fièvre

Qui pour toi me consume.

C’est toi mon seul remède,

La nouvelle vie qui m’obsède

Refuge à mon amertume.

Pose ta main sur mes joues

Touche ce cours d’eau qui s’y déverse

Et qui traverse à flot cette gerce

Où le goût de ton miel si doux

Pénétrait pour atteindre mon âme.

C’est l’eau de la tendresse qui coule

De mes yeux ; avec elle la tristesse s’écroule

Car t’es là près de moi, ma femme.

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L´ENNUIE

Le vent dépose sur mon visage ce baiser qu’autres fois était magique, cette brise qui jadis était ma seule consolation depuis qu’Anayiz avait laissé grande ouverte la porte de mon cœur alors que mes passions juvéniles fleurissaient encore. On avait l’habitude de se voir au bord de la mer pour cueillir les rayons du soleil au lever du jour ayant pour appât nos deux corps entrelacés. Ces rendez-vous constituaient l’ensemble des préliminaires au moment dont on rêvait tous, nous les hommes, quand on est amoureux pour la première fois. Voyant comment les flammes de mon désir me sortaient des yeux, elle m’avait dit que c’est moi qui allais cueillir sa fleur. Tous les deux nous sommes unis par le destin, m’avait-elle fait comprendre, mais que Dieu doit mettre son grain de sel dans cette union pour qu’elle soit durable et vraie. Il fallait attendre pour le moment, car nous n’avions pas l’âge requis. Je ne rêvais que de ce moment. Je me voyais la tenir dans mes bras tout lui frayant ce chemin. Tout ce qu’elle me disait au sujet de l’église et de Dieu a eu pour effet d’augmenter la dose de cette douleur qui réclamait mon bas ventre quand je la voyais. Je la caressais chaudement dans ma tète, ce que je ne pouvais pas oser matérialiser, malgré moi, à cause de sa dévotion dans cette vieille église baptiste qui se situait à deux coins de rue de sa maison.

On se serrait l’un contre l’autre. Pour elle ce n’était qu’un geste amical, je ne l’ai su qu’après quelques temps. Pour moi c’était des avances sur le fruit interdit qui ne cessait de me hanter les nuits. Heureusement que j’avais inventé ça pour la tenir dans mes bras. Sinon j’aurais eu des regrets plus douloureux quand elle allée se refugier dans les bras de ce maudit “ti Jacques” qui est venu habiter le quartier et qui m’a chassé de son cœur ; ou encore qui m’a permis de comprendre que je n’étais qu’un figurant, que son cœur ne m’a jamais appartenu. Je n’ai jamais compris pourquoi elle le préférait à moi. Qu’est ce qu’il pouvait avoir de meilleur que moi? Maintenant que ça m’est revenu à l’idée je me rends compte combien il est difficile de le pardonner et de l’oublier. Je ne l’aime plus. Je ne peux pas l’effacer définitivement dans ma mémoire non plus. Maintenant elle vit au-delà de l’horizon, à mille lieux de notre village, croupissant, comme moi dans la misère, loin de son idéalisme chrétien qu’elle a perdu le jour même de sa défloration par ce satané “ti Jacques” qui est dans l’au delà avec sa bande de gangsters qui terrorisait les gens depuis Mariani jusqu’à Darbone, et qui lui a laissé plein de gosses en héritage. Elle est responsable de huit bouches qui réclament de quoi croquer, pourtant elle ne fait rien. Pas de boulot. Elle vit seulement des faveurs du père Gary qui lui demnde en retour quelques services qui vont de lui faire la lessive jusqu’a lui donner des massages lui procurant soulagement contre la fatigue de ne rien faire: puisque ses deux vicaires, le père Azor et le père Rocheny se partagent les tâches paroissiales contre leurs grés. Ce dernier service se termine, le plus souvent, en partie de jambes en l’air. Elle n’était pas catholique. Aujourd’hui sa pudeur ne l’est guère. Il ne faut pas la juger. Chacun gagne sa vie comme il peut. Moi je suis resté chez moi, sans bouger d’un pouce depuis ma naissance. Je me suis dédié à faire rendre tout son jus le seule bien que m’a laissé papa. C’est ce lopin de terre qui, jusqu’à aujourd’hui, a su répondre à mes besoins. Elle au moins ne m’a jamais blessé ni abandonné. Au contraire elle endure quotidiennement le poids de mes colère et douleurs quand je la laboure. C’est elle qui m’a toujours aimé peut être.

Je n’ai pas rentré chez moi hier soir. Tout est différent sans Voilette. Elle luisait à mes yeux même dans la noirceur la plus épaisse. Depuis que je l’avais rencontré ma vie avait pris un tournant magique. Je riais à chaque instant. Je pouvais percevoir les étoiles en plein jour, cachées derrière le grand luminaire qui tente de les chasser quand c’est lui qui préside le ciel. J’étais joyeux comme un enfant à qui on venait de faire la promesse des cadeaux de noël, présents qu’il n’aura pas bien entendu, tout en ignorant ce détail. Ce sont ces derniers qui débordent d’avantage de joie. On dirait que l’espérance possède une façon bien étrange de donner du plaisir.

Anayiz n’était plus qu’un souvenir des âges voisins du matin de ma vie qu’elle avait chassés d’un revers de la main. Tout se déroulait très bien avec elle quand soudain elle est venue me raconter son rêve d’une vie meilleure dont la réalisation consiste à me dépouiller de mon unique arme de combat contre la famine pour qu’elle puisse laisser ce pays maudit. J’étais disposé à me défaire de mon unique gagne pain. Mais mon frère qui vit dans la capitale, ce “pitit deyò” que mon père a eu durant ses multiples voyages non justifies à Port-au-Prince,  nous est à tous d’une aide on ne peut plus précieuse: il est le seul de la famille à se familiariser avec les lettres. Sans lui je serai dans la rue avec pour seul soulagement mon chagrin.

Lorsque je suis allé le demander de me chercher quelqu’un qui puisse avoir un intérêt pour le demi carreau de terre qui m’a vu naitre et qui a toujours pris soin de moi, il m’a dit, en sachant pourquoi le voulais la vendre: “Ecoute mon frère, cette femme ne t’aime pas. Je pense qu’elle ne t’a jamais aimé. Sinon crois moi elle n’aurait pas pensé à voyager toute seule puisque par amour on est sensible, non à notre condition de vie en premier sinon à celle de l’être aimé ». Comment est-ce possible qu’il ait pensé que cette femme qui a partagé le même lit que moi, ce lit fatigué de voir tant d’années et de prêter son service à tant de générations? C’est drôle de se rendre compte que les gens, plus ils lisent, moins ils sont sensibles.  Papa avait rasions de dire souvent que si  nos politiciens savaient moins lire, ils seraient plus attentifs aux maux de ce peuple et ainsi ils seraient plus réceptifs à leurs cris de secours dans la mesure du possible. Il n’a pas réussi à me convaincre, mais il était le seul à pouvoir réaliser ce que je voulais en raison de son amitié avec la lecture et de son rôle de gardien de nos documents fiscaux. Je n’ai pas eu le choix de me laisser faire. Maintenant que tu es loin de moi Violette,  j’ai plus envie de la garder: sans toi elle ne sert à rien.

La brise pénètre dans ma gorge et me dévoile le goût de la mort que je poursuis, car j’ai peur de tenir dans mes mains mon cœur déchiré et de le regarder. J’essaie de noyer mon chagrin dans du “sen Michel“. On dit que l’alcool est la meilleure compagnie des âmes tourmentées, des entrailles déchirées par la douleur. Mais mon amertume est si grande qu’elle refuse tout soutien. Je bois depuis des jours et je ne cesse de pleurer. Qu’est ce que tu serais en train de faire Violette? Ou te caches-tu ma belle nèges? Encore un autre jour sans l’odeur de ton parfum sur ma peau. Violette, tu me manques, tu me manques beaucoup. Je me vois avec toi dans l’eau cristalline courir après les petits poissons comme au printemps de notre amour. Tu es parti depuis une semaine pourtant mes jours de tourment ressemblent à des siècles. C’est si dur de vivre ces moments sans toi… Violette, reviens-moi. La fleur de ma vie qui dépend de toi se fane. Je te donnerai cette terre, mon sang, ma vie mon âme et même ce que je n’ai jamais su posséder : l’Univers.

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